Action de solidarité : The Roof is on Fire
Action de solidarité : The Roof is on Fire
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MULTIVERSE INVITES GAZOUZ
Sessions têtes chercheuses, Multiverse fore dans les contrecultures de la croûte terrestre comme un trou de vers drifte dans l’Espace. Sa genèse ? Plonger dans les courants sonores en les replaçant dans leur jus social, comme fer de lance d’expressions sociales et contre-culturelles, loin de tout pitch marketing/humanitaire et autre slogans génériques type ‘’brassage de cultures » .
Pour sa première édition, Multiverse invite Gazouz, qui convoque une grosse coalition de circonstance avec Bisque + l'Institut des Cultures Arabes et Méditerranéenne de Genève (ICAM) + Cairo Concepts pour décapsuler sa 1ère Gazouz fribourgeoise l'espace d'une plongée abyssale dans la scène insurrectionnelle d'Egypte : celle des Mahraganat. Dans la mêlée : 3PHaz, Yunis, Shobra El General et Ibrahim X - quatre gros calibre du Mouvement- décocheront quatre heures de gauches-droites en live, le tout enrubanné d'un jeté de pastèques rythmiques signé Phil Battiekh.
Gazouz
Née d’une joint-venture entre les fedayins du Rez-Usine et la pègre Bisque, Gazouz écume depuis 2019 les scènes souterraines d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient en passant au crible les courants issus des révolutions arabes.
3 PHAZ - Post-Mahragan dystopique + circuit imprimé
Puriste sans être dogmatique, 3Phaz pousse la catharsis du Mahragan dans ses plus bruitistes retranchements. Avec des kicks agencés en brûlots à déflagrations multiples, ce dernier distord et déconstruit les sonorités shaabi, qu’il concasse pour un rendu verres pilés. Des sonorités émaciées sur lequel le public se retrouve à convulser dans une danse de Saint-Guy primale. Fort de multiples incursions en Europe parmi lesquels on compte le Festival Antigel et les Nuits Sonores, 3Phaz incarne le versant indus et dystopique d’un Mahragan sur lequel il fait souffler le blizzard d’un hiver nucléaire.
Shobra El General (EG) Mahragan full Fumigène
MC Shobra El General est connu comme la voix de choix pour les créateurs de Mahraganat tels que Amr 7a7a et Molotof. Il joue actuellement dans la production chorégraphique française "Itmahrag" d'Olivier Dubois. Shobra réunit tous les aspects de la sous-culture mahraganat dans ses spectacles énergiques.
Yunis (EG) | Live - Synth-sha'abi taciturne et centripète
YUNIS est un joueur égyptien de ney/clavier/électronique, compositeur, chercheur en musique et cofondateur de Kafr El-Dauwar Records, un label numérique indépendant qui s'intéresse à la musique contemporaine et expérimentale d'Alexandrie. Sa musique cherche à s'inspirer d’instruments et de styles musicaux du folklore égyptien : une vision qu'il présente dans son premier album solo "The Blue Djinn Dance".
Ibrahim X - | Dark Sha'abi voltaïque+spoken word postnabatchi
Ibrahim X déverse dans l’urgence des sonorités rapinnées dans le répertoire sa’idi qu’il décline en un format minimal et centripète. En ressort une tension rageusement contenue et modulée, qui détonne comme un retour sportif à l’essence du chaabi égyptien. Leur album, « Ya Khal » (Oh Oncle), est le fruit d’un enregistrement expédié en 4 sessions brodées dans l’appartement d’une connaissance, la ville de Kafr El Dawar n’abritant aucun studio prévu à cet effet. Propulsé comme l’une des meilleures sorties 2019 par le Scene Noise Magazine, il offre une plongée à contre-courant du tournant core des mahraganat tout en réhabilitant la figure du nabatchi à coups de mizmar (flûte arabe) synthétique agencés en loops. Cantonnés aux Afrah baladi, ces fêtes populaires de rue (mariages, circoncisions…) dans lesquels ils exercent comme chanteurs-ambianceurs, les nabatchis se sont vus réduits au rôle de michtoneurs de racha (le traditionnel jeté de billets effectué par le public) pour se voir expulsés des enregistrements recensant la musique populaire égyptienne. Une injustice à laquelle répond l’entêtant spoken word d’Ibrahim X avec un texte dont la noirceur oscille entre récits de rue, vaines invocations et fatalisme éthylique. Amplifié par les virées d’un accordéon synthétique, le rendu se dévoile à la fois comme le versant post-punk et radioactif de Salute the parrot, le concept-album d’une des figures épicentrales de la scène musicale aventureuse égyptien: Maurice Louca.
Phil Battiekh (CH) Cairo Concepts | Dj set + Jeté de pastèques polyrythmiques
Phil Battiekh est l'un des premiers à se consacrer au Mahraganat en dehors de l'Égypte. DJ, producteur, VJ et artiste conceptuel vivant entre Bâle et Le Caire, Phil Battiekh présente dans ses sets et ses sorties les nouvelles trajectoires de la sous-culture la plus populaire d'Égypte, à la pointe des sons contemporains. Sur sa première compilation "Cairo Concepts", Phil Battiekh collabore avec des artistes comme DJ Plead, DJ Haram, Alaa Fifty et Nustaliga.
El Mahragan
Souvent présenté par les médias français et internationaux sous l’appellation électro-chaabi, le Mahragan (au pluriel Mahraganat) développe en Égypte depuis la fin des années 2000. Cette forme musicale particulière trouve son origine dans les pratiques des DJs qui officient dans les mariages balādīs (locaux, qui se tiennent le plus souvent dans une portion de rue aménagée pour la cérémonie, le terme connote une idée d’authenticité égyptienne opposée à la citadinité bourgeoise occidentalisée) et peu à peu transforment les simples salutations au public de la noce en véritable morceaux mélodiques, des chansons scandées qui suscitent l’engouement de la jeunesse. Cette performance s’impose progressivement dans les fêtes de mariage (afrāḥ) et les acteurs de ce monde nocturne le désigne tout simplement par le terme «festival », mahragān, la racine trilittère h-r-g renfermant l’idée d’une démesure sonore, d’un charivari (le verbe harrag-yeharrag ‘ala, signifie faire taire quelqu’un en criant plus fort que lui, submerger par le bruit). Dans un sens figuré, mahragān désigne un tohu-bohu d’où l’expression familière ēh el-mahragān da que l’on traduirait par « c’est quoi ce bordel ». Quoi de plus logique pour un répertoire qui s’inscrit dans le prolongement des univers des performances publiques (mariages, fêtes de saints – mouled) qui combinent l’amplification du signal sonore jusqu’à saturation et l’usage des effets électro-acoustiques, notamment écho et reverb. Plus que dans toute autre musique électrifiée, pratiques musicales et sonorisation y sont étroitement articulées au service d’une esthétique spécifique. Issu du même monde festif, le mahragān évolue en parallèle à la chanson populaire urbaine apparue dans les années 70, désormais étiquetée sha’bī. Cette chanson populaire se renouvelle régulièrement depuis son émergence et provoque de récurrentes critiques sur son potentiel artistique et sa légitimité culturelle...
Méprisé par « l’élite » et par une bonne part de la classe moyenne supérieure, censuré par le syndicat des musiciens et les mass-médias, les gros festivals et les institutions culturelles, le Mahragan demeure omniprésent dans les rues égyptiennes, des échoppes aux transports publics en passant par les mariages et les cabarets. La réputation des producteurs et des MC s’y brodent instantanément, au grès d’enregistrements bancals expédiés depuis une chambre pour - l’espace d’un buzz – propulser un quidam de faubourg au rang de star arabe ou internationale. Des ascensions fulgurantes parmi lesquelles on retrouve des figures incontournables comme Islam Chipsy ou Sadate El Alamy mais paradoxalement aussi, un juteux business marketing noyauté par les grosses enseignes commerciales.
Évite les pièges de la vente en ligne : achète ton billet via la billetterie partenaire de l’événement. Et profite du spectacle ! Plus d’infos sur frc.ch/ticket.
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